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 Jusqu'au premières marches...

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Makoto Kiira
Petit écrivain
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MessageSujet: Jusqu'au premières marches...   Jusqu'au premières marches... Icon_minitimeMar 10 Juil - 17:10

[Voilà un début de roman réalisé il y a un an déjà, et je trouve rarement l'inspiration de le continuer, même si l'histoire me plaît. J'aime énormément les chevaux, et j'ai tenté l'expérience d'en interprêté un, j'attends vos avis bien sûr!]

Prologue

Tout a été noir, toujours du noir.
Puis il y a eu la douleur, le hennissement de souffrance est venu. Puis soudain, la lumière, la clarté du jour et du soleil. Et Je suis née.
Pendant les 11 mois et 11 jours qui ont précédé ma naissance ma mère m’a portée avec amour, puis, comme toutes les mères, il y a eu la douleur de la mise bas, puis l’apparition d’une nouvelle vie, la mienne. Sa fille, sa pouliche.
Je m’appelle Étoile des prés, par Câline des prés et Espoir de la forêt. Née dans une écurie du nord ouest brumeux, où déjà des enfants se précipitent pour me voir.
Je suis Noire comme de l’encre, avec de hautes chaussettes blanches sur mes membres. Des yeux noirs. Une tache blanche allant du milieu de mon chanfrein a mes naseaux, déviant sur la gauche de mon nez.

Chapitre I
Mes 1eres heures furent bien périlleuses car la 1ere étape est évidement le lever. Mais comment diable tenir debout sur 4 jambes sans trembler ni retomber à terre ?? J’y suis pourtant arrivée au bout de quelques essais et avec l’aide précieuse de ma mère.
Une fois debout sur mes frêles jambes il est temps d’essayer d’avancer, et même si ma mère m’aide et me fait la toilette de naissance, j’ai bien du mal. Mes longs membres tremblent et je titube en faisant 2-3 pas maladroits. Cela fait rire les enfants, je devais avoir l’air d’un clown ou d’une bête un peu bourrée. Je tombe, me relève, marche. Je finis quand même par arriver, pas à pas, aux mamelles de ma maman et bois cette 1ere tété avidement. Le lait coule dans ma gorge, rafraîchissant de l’intérieur mon encolure et mon ventre. J’entends quelques voix qui s’exclament « c’est trop mignon », « elle est adorable », « c’est chou !! ». Mes oreilles s’agitent et je me retourne pour regarder. Il y a 3 personnes devant moi : Une femme, Un homme et une jeune fille. Les enfants sont partis. Nous nous regardons. Ils me regardent avec adoration. Moi avec curiosité. J’entends ma mère soupirer et s’allonger dans la paille fraîche légèrement tâchée de sang. Elle s’endort doucement, elle n’est pas troublée par la présence de ces hommes. Cela me rassure et je continue de fixer ces inconnus. La jeune fille me murmure « coucou petit bout ! » depuis la porte du box. Elle a une bonne tête. L’autre femme, s’en va et l’homme rentre dans le box pour regarder ma mère. Il la caresse, sans la réveiller, vérifie qu’elle est en bonne santé et s’approche a petits pas de moi. Pas question qu’il me touche !! Je secoue violement la tête et cela me fait retomber dans la paille. Il s’éloigne et sort du box en riant. Je me relève et regarde la jeune fille qui, elle aussi me regarde. Elle tend sa main devant elle et remue un par un ses doigts. Curieux ! Comment fait-elle ? Je m’approche, recule, hésite. Et finit par tendre mon nez pour toucher le bout de sa main. Face a se contact je tends mes oreilles sur les côtés. Elle rit doucement et agite encore ses doigts. Je reviens à l’assaut et cette fois, laisse mon nez sur sa main. Tendre contact. Elle ne bouge pas. Moi non plus. Puis petit à petit, elle bouge ses doigts pour caresser le velours de mes naseaux. Je ferme les yeux et profite de la douceur de cette caresse. La porte du box s’ouvre, J’ouvre les yeux, et observe. Elle est devant moi, accroupie et continue de me câliner le nez. Je la regarde, méfiante puis me laisse faire. Elle me flatte calmement l’encolure, puis le poitrail, puis le front. Elle me dit des mots qui sonnent comme de l’amour dans mes oreilles. Elle, je l’ai acceptée. La confiance commence à m’envahir et je me fais plus hardie. Je me rapproche d’elle. Elle ne bouge plus, mais s’assoie dans la paille. Je renifle ses cheveux, son visage, souffle dans son cou. Elle rit de nouveau et recommence à me caresser. Je m’écarte un instant et me couche à mon tour, près d’elle et de ma mère. Je continue de l’observer. Elle s’approche, s’assoit à côté de moi, et me chatouille les oreilles. Je remue la tête, ravie. Elle,
C’est une amie. Une relation de respect s’installe entre nous. Puis, un moment après, elle me murmure : « bye Étoile, Bonne nuit. ». A pas de loup, elle s’en va, ferme silencieusement la porte. La nuit tombe et je vois la lune et les étoiles par la fenêtre du box. Je me serre contre ma mère, la tête contre son épaule. Elle pose sa tête sur la mienne un instant, puis se rallonge en soupirant.
Le sommeil nous emporte lentement et la nuit passe sans encombres. Au réveil, ma maman est debout, naseaux dilatés et ronflote. Je me lève à mon tour et va vers la porte, ma mère me lèche le nez avec affection et hennit bruyamment en direction du box à notre gauche. Je peux voir au dessus de la porte, elle est basse. Je vois un cheval Isabelle à gauche, et un Bai à droite. Eux aussi souffle, hennissent et ronflent. Tous regardent vers la gauche. Je vois une brouette, et la femme de la veille, celle qui est partie la première, en sort quelque chose et le verse dans la mangeoire du premier cheval de l’écurie. Je peux tous les voir d’ici, il y en a dix, moi comprise. Lentement, la femme finit par être devant nous, et sert le bai du box d’a côté. Ma mère s’énerve et tape du pied contre la porte. Tous les autres chevaux servis mangent et se taisent. La femme s’approche, verse quelque chose dans la mangeoire de ma mère, cela pue et ne m’intéresse pas. C’est du Mash. Ça se mange et c’est bon me dit ma mère en savourant sa ration. Moi je préfère attaquer quelque litres de lait qui me remplissent l’estomac et me cale un bon moment. Je prends donc le temps de visiter touts les recoins du box. L’abreuvoir à palette qui fait « pshhh » quand on appuie sur le truc noir. Grâce à ça l’eau coule au fur et à mesure qu’on boit. Ainsi, comme moi je n’en boit pas, l’eau finit par déborder et couler sur mes sabots. Je m’écarte rapidement et continue mon inspection. Le foin dans un autre coin, m’intéresse. Je fourre mon nez dedans et le mordille. Je n’en mange pas, mais joue avec. Ma maman finit par me pousser du nez ; Je viens lui gratter l’épaule avec mes dents et elle me gratte la crinière. Échange agréable entre elle et moi. Puis soudain j’entends une voix maintenant connue qui m’appelle. La jeune fille est là, devant le box. Je m’approche timidement et elle me caresse doucement. Elle me dit des mots doux et flatte gentiment ma mère. Puis s’éloigne en me disant « Je reviens plus tard, promis ». Je retourne dormir et me réveille beaucoup plus tard dans la journée. Elle est revenue, elle est assise devant moi et sourit. Ses cheveux noirs brillent dans la lumière du soleil. Elle me gratouille le menton et derrière les oreilles. Je l’accueille à ma façon : je me redresse et met mon nez sur sa main.
Soudain une voix crie : « Chiiine !!! Viens ici, j’ai besoin d’aide !! ». Elle à l’air déçue. Elle me gratte une dernière fois le bout du nez, se lève en me disant « A plus ma biche ». Elle part en courant. Je soupire. Me lève. Je vais téter ma mère qui me caresse le front de ses naseaux veloutés. Je retourne me coucher. Je m’endors doucement.
Dans la nuit, je suis réveillée par un glissement dans la paille. Ma mère aussi redresse la tête et dresse les oreilles vers la porte. La jeune fille, Chine, est là. En pyjama avec une veste de laine par-dessus. Ravie, je tends le nez vers elle et souffle. Je la distingue à peine dans la nuit. Elle s’approche de moi, s’allonge à mes côtés, tout contre ma mère et enserre mon cou de ses bras. Douce caresse pour moi. Elle soupire et me câline. Le temps passe et nous ne bougeons pas.
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Makoto Kiira
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MessageSujet: Re: Jusqu'au premières marches...   Jusqu'au premières marches... Icon_minitimeMar 10 Juil - 17:11

Chapitre II
Je me réveille plus tard, lorsque l’aurore commence à pénétrée de ses rayons lumineux dans le box. Mon amie se réveille à son tour, baille, et regarde sa montre. 5h30 s’exclame-elle !! Elle s’est endormie ici.
Elle se relève lentement, m’embrasse sur le nez et file en me lançant un « merci Étoile !! ».
Étoile ? C’est donc moi ça ? Accepté. Je m’en souviendrai toujours. Étoile, étoile, étoile. Ce mot résonne dans ma tête, enregistré à jamais. Dans la journée elle passe me voir de temps à autre, quelque chose va se passer, je le lis dans ses yeux. Elle a l’air excitée. En effet vers 3h, le cheval isabelle, de notre gauche est rentré du paddock et c’est à notre tour d’y aller. Ma 1ere sortie. Quand je sors aux côtés de ma mère, le soleil me fait cligner des yeux, je suis peu habituée à cette lumière si vive. Légèrement effrayée, je ne quitte pas des yeux ma mère qui, tenue en licol par Chine, caracole déjà vers le pré. Je trottine à un rythme soutenu à ses côtés, curieuse, impatiente, sans pour autant m’éloigner, collée tout contre son flan. Une fois la barrière d’entrée du pré passée, Chine détache la longe du Licol à ma mère. Celle-ci ne se le fait pas dire 2 fois, Elle part au grand galop, les jambes légèrement engourdies au début par le dernier mois de box. Je cavale le plus vite possible derrière elle, le grand air pénètre dans mes poumons par mes naseaux, j’hennis. Fort, très fort. Je suis heureuse. Toute cette herbe verte et tendre à mes pieds. Mes sabots qui frappe régulièrement le sol pendant ma course. Et encore mieux, ma mère qui se cabre, rue, et secoue sa fine tête dans tous les sens. C’est comme si je la voyais pour la première fois. Elle est belle. Très belle. Sa crinière noire taillée en brosse ondule au rythme de son galop. Ses longues jambes noires se soulèvent et frappe le sol à chacune de ses foulées. Son corps musclé, fin, d’un marron très foncé, semble refléter les rayons du soleil tellement il brille. Ma mère est baie brune. Elle repasse au trot et m’invite d’un signe de tête à la rejoindre. Puis elle repasse au pas, broute quelques touffes d’herbes par ci par là, indécise. Et soudain, le nez au ras du sol, se dirige vers un coin de la prairie où il n’y a pas d’herbe, que de la terre. Avec un plaisir évident, elle se couche dessus et se roule, mélangeant de l’herbe à sa crinière et tachant sa robe de terre avec satisfaction. Elle soupire, souffle, se relève et s’ébroue. Je fais de même, le contact du sol est agréable, je me gratte maladroitement, me relève et va vers ma mère qui commence à me nettoyer la queue pendant que je tète.


Les jours passèrent, tous habités par la présence de ma mère et de Chine. Je coulais des jours heureux et lorsque j’eu 2-3 mois, Anne, la mère de Chine dont j’ai appris le nom au fil du temps, décida de m’habituer à être dirigée au licol.
Jour historique. Gravé a jamais pour moi. Ce jour la, je fus emmenée avec ma mère près du manège et comme je commençais à m’aventurée seule je rentrais dans le manège. La porte fut fermée derrière moi et ma mère amenée à mes côtés. Je gambadais, tranquillement, explorant le manège.
Puis J’entendis Chine m’appeler. Elle sifflait très bien et m’avait habituée à ce son quand elle venait me chercher au pré. Je vins la voir aussitôt. Elle s’approcha de moi, et me tint fermement l’encolure de ses bras. Je me posais plein de questions. Je la sentais légèrement anxieuse. Sa mère arriva avec le licol. S’approcha de moi, doucement. J’avais appris à la connaître. Elle était douce, calme. Elle m’enfila le licol et je secouai la tête une fois qu’il fut fermé. Énervée de ne pas réussir à le retirer, je rue, cabriole, gratte le sol. Rien, il reste accroché à ma tête. Je finis par me calmer. Chine et Anne s’approchèrent et me mirent la longe. Anne tenait ma mère. Chine me tenait moi.
La chose me serre. Elle appuie sur ma nuque sans arrêt. Je me débats en vain. Chine elle, s’accroche à moi comme elle peut. Ma mère ne s’agite pas. Elle mâchonne tranquillement un brin de foin.
Que cette chose est pénible !! Je n’en peux plus de me débattre, et je m’arrête. « Elle a compris apparemment » murmure Anne.
Ainsi, elle me rentra au box avec ma mère, et dès le lendemain, elles réessayèrent de me le mettre, je me débats encore, mais moins. Et de fil en aiguille, de jours en jours, en m’y habituant, chaque jour de mieux en mieux, j’accepte le licol, et me laisse dirigée par ma jeune maîtresse, Chine.
Ainsi il devint plus simple de me guider, et je fis parfois quelques balades, seule avec Chine, et je profite de ces moments agréables avec elle. Je suis inquiète de ne pas trouver ma mère à mes côtés, mais l’habitude aidant, j’arrive à m’échapper pour quelques longues minutes de la protection de Caline.
Chaque jour apporte son lot de joie, de plaisir, de découvertes et d’amusement.
Mais une autre étape de ma jeunesse arrive… Et ce ne sera pas un jeu.
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MessageSujet: Re: Jusqu'au premières marches...   Jusqu'au premières marches... Icon_minitimeMar 10 Juil - 17:12

Chapitre III
En effet, j’ai vite atteint mes 9 mois. Je suis une « grande fille », je me débrouille déjà bien seule, commence a m’éloigner avec sûreté de ma mère partout, et surtout, j’ai grandit.
En taille bien sûr, mais également dans ma tête, je suis plus indépendante, plus joueuse…
La liberté de gambader aux côtés de ma mère est vite devenue un risque que je prenne la poudre d’escampette, aussi, mes sorties furent restreintes, sauf celles au manège et au pré.
Puis, lorsque j’eu un an, il fallut me sevrer.
Peut être ce mot ne vous évoque t-il rien, mais pour nous les chevaux, il est significatif dès qu’on l’a subit. Il est synonyme de tristesse et de changement.
Oui, lors du sevrage, on arrache le poulain a sa mère, afin qu’il puisse vivre seul, car son envie d’indépendance est signe pour les humains de la nécessité, ou du moins de la possibilité de nous séparer de nos parentes.
Ainsi, je fus prise en licol, mais seule cette fois. Habituée à être baladée, je ne m’inquiète pas et suis docilement Patrick, le palefrenier, un gentil bonhomme que je connais bien aussi.
Je crois l’avoir détesté pourtant ce jour là. Il m’a emmenée avec Anne dans un petit paddock derrière l’écurie, près d’un autre poulain : Eschille Prince, appelé tout simplement Prince comme tout le monde, juste une histoire de lettre et d’année. Celui-ci est dans le paddock voisin du mien. Je ne l’ai jamais vu. Il a le même âge que moi. Patrick, donc, m’a lâchée dans cet endroit inconnu, et j’ai exploré ce lieu nouveau. J’ai entendu ma mère m’appeler mais je n’ai pas répondu tout de suite, trop occupée à mes « découvertes ».
Je me suis donc approchée de la clôture de bois. J’ai touché le nez de Prince, qui ma regardée de travers.
Si moi je suis noire, lui est blanc comme la neige au soleil, il éblouit de sa brillance. Même si ce jour là il brillait nettement moins que d’habitude, ceci dû à la boue qui collait à sa robe. Ses yeux ne sont pas cernés de rose comme sont ceux des vrais chevaux blancs, il a le regard doux. Comme le mien. Ses yeux sont entourés d’un hâle gris plus ou moins foncé. Comme son nez.
Le contact d’un autre cheval est étrange pour moi, trop habituée à la chaleur de ma mère. Je recule légèrement. Lui souffle doucement, il n’en est pas à sa première rencontre.
Nous faisons donc connaissance, et, comme tout poulain de notre âge, on joue. Nous galopons contre la barrière, pour savoir qui ira le plus vite. C’est lui qui gagne, et je renacle, simulant l’indifférence à sa victoire, mais admettons le, mon orgueil en a pris un coup. C’est toujours moi qui triomphais habituellement à ce jeu. Visiblement j’ai un rival de taille.
Rassurée par cette présence, car il ne me quitte pas des yeux, je cherche ma mère en vain du regard. J’hennis. Elle répond. Ce qu’elle me parait loin !! Je commence a « gémir », comme le fait un poulain : des semblants de hennissements, qui ressemblent à des sanglots.
Je rue, me cabre, fait des allers-retours devant la porte de mon paddock. Prince me répond.
Je me retourne vers lui, nerveuse. Je piaffe. Lui non, il se promène le long de la barrière qui nous sépare. Son pas est calme, rassurant, il semble très paisible. Sa présence me fait chaud au cœur mais cela ne me suffit pas.
Fatiguée par de longues minutes pendant lesquelles j’appelle sans succès, je me dirige vers mon petit abri, qui est remplit de paille fraîche, avec du foin et de l’eau dans un coin.
Et là, au surprise ! Mon abri est partagé en deux avec celui de mon voisin ! Oui, je ne suis séparée de prince que par une simple barre de bois solide que je ne m’aventure pas à escalader. Pourtant elle me permet de bien le voir.
Lui aussi entre dans son abri et se colle à cette barrière plus basse. Doucement, il pose son nez sur mon encolure, et remue mes poils, il se met à me gratter la crinière comme pour me réconforter. J’ai un sursaut, mouvement de recul devant son geste, mais je me laisse faire peu à peu, j’apprends à faire confiance. C’est un ami cheval. Je lève mes naseaux à mon tour, et commence à gratter son encolure. Cet échange des plus agréables dure 10 bonnes minutes, puis nous nous séparons, nous nous allongeons chacun de notre côté dans la paille. Lui s’endort rapidement, la tête sur un oreiller de paille propre. Il soupire.
Moi j’ai beau me coucher, mes idées ne s’en vont pas et je ne peux m’empêcher d’appeler ma mère une dernière fois. Elle ne répond pas. Je m’endort, d’un sommeil agité.
Je tourne et retourne dans la litière de mon abri. Je cache mon nez dans le foin, souffle pour en chasser la poussière, et retire mes fins naseaux, puis me redresse, pour me rallonger de l’autre côté.
Je finis pourtant par dormir, le nez près de la séparation de l’abri, non loin de Prince qui dort tranquillement. Lui aussi a quitté sa maman ? Il a pourtant l’ai bien calme… Au bout d’un moment qui me semble une éternité, je finis par m’évader de mon paddock grâce à un sommeil sans rêve…
Le lendemain, je me suis éveillée très tard, sans pour autant avoir bien dormi. Je suis anxieuse. Cette solitude nouvelle m’envahit et m’angoisse. Je regarde autour de moi, partout, comme si une issue allait soudain apparaître.
Soudain, j’entends un son doux à mes oreilles, un hennissement anime ce début de journée.
Je me retourne. Prince est là, avec ses yeux brillants. Je bondis, me dirige en trottant vers la clôture, et je hennis à mon tour à son intention. Il semble content de m’avoir pour voisine. Et c’est réciproque, sa présence est plus que rassurante.
Dans nos abris respectifs, nous nous retrouvons au dessus de la barre pour nous gratter mutuellement le garrot. Entre amis c’est bien naturel. C’est un salut du matin. Le soleil est loin d’être à son zénith, et je réalise que je me suis réveillée finalement assez tôt, mais certes plus tard que lorsque j’étais avec Caline. Mais l’appel du ventre est le plus fort, c’est lui qui m’a tirée de mon sommeil douloureux, inconfortable. Je retourne lentement du côté de mon foin, et j’en avale quelques brins sans trop d’appétit. Je suis vidée de l’intérieur, la présence de mon cher voisin n’y changera rien. J’ai besoin de ma mère. Mais elle n’est plus là pour me pousser délicatement du bout velouté de son nez pour que je me lève. Je suis seule désormais.
J’erre seule comme une âme en peine dans mon semblant de pré, et malgré les appels joueurs de mon voisin que je regarde d’un œil morne, je ne réagis pas plus, répondant seulement à ses demandes en le grattant de temps à autre, ou simplement en allant poursuivre mes allées et venues près de la clôture qui nous sépare.

[...] suite a venir
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