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 [Description] Une jeune femme égarée..

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Makoto Kiira
Petit écrivain
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Makoto Kiira


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MessageSujet: [Description] Une jeune femme égarée..   [Description] Une jeune femme égarée.. Icon_minitimeMar 10 Juil - 18:36

Elle est là, au pied du grand chêne vert. On la distingue à peine dans les lueurs indistinctes signant la fin du jour. Seule sa robe de soie blanche prouve sa présence, puisque son silence et son immobilité lui permettent ainsi de passer inaperçue. A l'orée de cette immense forêt noire, elle est comme une goutte de rosée au bord d'un ruisseau d'eau claire et limpide. Brillante, chatoyante, mais tout aussi sage et paisible, comme si elle cherchait désespérément à se fondre avec le paysage. Peut être ignore-t-elle que je l'observe. Je suis pourtant installée non loin. Je m'approche d'ailleurs, et elle ne me remarque pas. Elle tient quelque chose entre ses bras, elle est à présent assise sur une vieille souche coupée au printemps dernier. La douceur de cette soirée d'automne contraste avec le temps pluvieux qui nous a secoué tout au long de cette journée. Le sol en est encore humide, et l'herbe grasse et verte des sous bois est gonflée de cette pluie. En passant près d'un parterre de roses sauvages, je repère sans peine que leurs pétales sont encore gorgés d'eau. Mais je déplace à nouveau mon regard vers cette jeune femme. Elle semble nostalgique, bien mélancolique. Le bas de sa robe est agité par la brise qui souffle à travers les arbres, âme de la forêt qui soulève ne passant les branches aux cîmes des grands épicéas. La soie mêlée à la mousseline ne doit pas lui tenir bien chaud. Son corset étroitement serré fait ressortir sa taille frêle. Elle est svelte, personne ne peut le contredire. Cette minceur n'est pourtant en rien une maigreur non, c'est un signe de grâce naturelle. Je devine en elle une habileté naturelle, un don pour la discrètion. Elle a un air à la fois si magique et si étrange.

Une femme bien mystérieuse. Un tableau, un portrait. Une image rêvée dont on n'ose tracer les courbes de peur que la plume en abîme le réel. Une sorte d'utopie, une apparition digne d'un conte de fées. Mais elle bouge alors, et on peut observer l'élégance contenue dans la finesse de ses bras qu'elle relève, des bras fins, tout aussi délicats que ses mains dont les doigts fins paraissent aussi souples que jolis. Des mains pleines de précision, mais aussi des mains oisives, car leur blancheur et leur beauté prouvent que cette belle demoiselle n'a pas eu à blanchir sa maison pour vivre. Je suis encore trop éloignée pour voir son visage, encadré de boucles brunes, de belles boucles, soyeuses et attirantes, qui réfléchissent les rayons du soleil couchant. Des cheveux de crépuscule. Ils sont relevés au dessus de ses oreilles, et malgré quelques mèches en liberté, je repère les anglaises qu'elle a dû se faire le matin même. Attacher sa chevelure magnifique ainsi dévoile son cou assez long sans trop l'être, d'une peau tout aussi blanche que ses mains. Elle semble regarder dans ma direction mais à vrai dire elle demeure rêveuse, comme si elle voyait autre chose que le paysage qui l'entoure.

En me rapprochant davantage, je peux à présent décrire plus en détail son habillement. Elle porte des bottes noires à hauts lacets visiblement, avec un léger talon, qui doit lui donner de l'aisance quand elle danse. Sa robe longue est ample autour de ses cuisses, car la mousseline surplombée de soie offre du volume au vêtement. On dirait qu'un nuage a voulu la protéger tant le tissu semble léger et être simplement posé sur son corps. Elle est également vêtue d'un haut à manches bouffantes, comme les tenues de princesse, et c'est un corset aux lacets argentés qui vient compléter son apparence. Enfin, non, il reste tout de même un ruban bleu accroché à l'une de ses anglaises. Elle a de petites auréoles dorées ax oreilles, et caresse d'un doigt le motif du ying et du yang de son collier de nacre, bleu et blanc crèmeux. Une bague ceintrée d'une opale est à son doigt, mais la pierre est de la même taille qu'un diamant, soit assez petite, dans le genre passe-partout. Je suis fascinée par cette douce personne ainsi mélancolique, qui reste de cette façon en bordure de la forêt, comme si elle était dans l'attente d'une chose quelconque. Et d'un coup, j'entends un son.

Elle chante. Oui, elle chante, et même à merveille. Sa voix qui jusque là murmurait du bout des lèvres une mélodie triste à en pleurer est montée d'un ton, et je peux en admirer la classe et la saveur auditive. Cette chanson qui semble être poussée du fond de son corps est dans toute sa splendeur, car sa créatrice vient d'exposer toute sa puissance. je goûte à cette merveille de tous les sens avec une joie non contenue, je suis toute ouïe, et je ne résiste pas à m'approcher de cette talentueuse créature. Elle chante comme si elle vivait dans ses notes, elle chante à en crever, et y a joint son violon. Voilà ce qu'elle tenait tout à l'heure. Un sublime violon de bois d'acajou, soigneusement verni, qui sied à merveille à sa silhouette angélique. Le cri de tristesse qui s'échappe de l'instrument, grave et pourtant si perçant, accompagne à merveille le soprano de la jeune femme, qui poursuit ses vocalises, suivie de près par l'archet de son violon, qu'elle agite avec une vivacité maîtrisée de sa main d'artiste. Je continue mon chemin vers elle, guettant ses moindres faits et gestes, à l'affût de chacun de ses mouvements. J'aspire cette musique d'un trait, je me rempli autant que possible la mémoire de cet intouchable chose qu'est sa mélodie.

Je m'arrête à ses pieds. Elle ouvre les yeux, ils sont bleus, absolument envoûtants, tels des ombres polaires dansantes dans le cercle glacial du grand nord. Son regard est saisissant, et j'en reste stoppée sur place, presque méfiante d'un tel éblouissement. A travers ces yeux de braise, d'un bleu aussi limpide qu'un ciel d'été azuré, c'est son âme que l'on aperçoit. Un fragment de son esprit tout aussi attrayant que ses charmes physiques. J'aimerais la toucher, juste pour connaitre une fois dans ma courte vie le contact d'une peau aussi diaphane. Elle sourit alors, et ses lèvres rosées, pleines se soulèvent légèrement, dévoilant à la lumière déclinante du jour des dents du blancheur étincellante.

Des canines de vampire. Et je vois couler au coin de sa lèvre une goutte de sang, qu'elle efface rapidement. Je me suis sauvée.
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